dimanche 23 juin 2013

Le long chemin

Au bout du chemin
Je prendrai ta main


Il y a le long serpent de bitume
Sa lente somnolence
Ses mots sans regards
Qui m’étranglent peu a peu


Il y a la perfide injustice
De n’être pas du sexe qu il faut
La violence du déni sans guérisons
Des mots guillotines
Des fausses accusations
Des preuves que l on invente


Il y a ses joies fugaces
Que l on compte en heures
En instant parfois
Ses pas de deux avec les vagues
Dans le vent et le sable
Funambule du rester vivant


Il y a ceux qui sont partis
Coupables d aimer
Évadés de ces bagnes sournois
Prisons de la normalité
Dans le silence ou l’effroi
Ils en ont mal fini du pas des lois
Trop difficile a été le fardeau
Leur chemin s'est perdu
Comme le mien l'aurait pu


Il y a ces photos  voilées
Qui mesurent la triste distance
Du monde de verre et des grilles
Ou nous avons grandi
Entre les claquements métalique des clés
De l'esprit carcéral
Ces droits de visite
Qui s'ouvrent ou se terminent


Il y a la volonté froide du tyran
Ses implacables mots d argent
Qui rappellent  sans cesse
Sur nous son droit divin
Juridiquement consacré aux écuries de la reine


Il y a la sombre carapace
Des vertueux mensonges
Que enfant soldat défilant
Tu portes déjà en bouclier
Impossible d’y échapper
Tu ne peux
Je le sais
Faire autrement
Il faut survivre


Il y a tes frères à moitié
Ceux en déni d’existence
Qui au fil de l eau
Les trop courts week-end
T’ont appris à nager
A courir, à pécher, à pédaler
A jouer ces notes bleues et carmins
Que l on improvise en tuant l heure du train 
L'heure qui revient trop vite


On m a volé ta vie de gribouilleur de manteaux
Tes premiers pas de cueilleur de groseilles
Tes rires aux pissenlits qui s envolent
Tes pleurs de testeur de bitume
Tes joies de faiseur de bulles
Tes victoires de guerrier virtuel
Tes animations à la fête de l'écoles
Et tout ce que du quotidien nous avons été séparé...

Au bout du chemin
Je prendrai ta main

Fête des pères 2013

Mon fils éloigné, qui avait oublié de me souhaiter mon anniversaire, m'a appelé le soir de la fête des pères.
Ses appels sont si rares, que forcement cela marque. D'autant que ce n'est pas pour une fois un appel avec vocation de demande maternelle, Artus jouant les intermédiaires.
Plus exceptionnel encore, voir miraculeux, il m'a appelé sur le téléphone fixe de son lieu de vie à Asnières.
Pour la première fois, depuis 12 ans, j'ai un lien direct avec mon fils sans passer par le filtre du portable de madame. Ce n'est pas parce que madame n'avait pas de fixe. C'est juste qu'elle refusait de me le donner. lui interdisait à lui de l'utiliser. Le portable avait pour elle le moyen de filtrer les appels, de les empêcher ou d'appliquer une censure en restant derrière mon fils quand je l'avais au téléphone lui interdisant toute liberté de s'exprimer. Le plus souvent quand elle est dans son dos, Artus n'osait pas me dire qu'il nous aimait.
J'entendais bien à sa voix et ses mots qu'il n'était pas à l'aise. Alors les appels sont devenus rares, très rares, deux ou trois par ans pour les moments exceptionnels.
Entendre la peur de mon fils au téléphone était juste insupportable. Il était mieux pour lui de rester à distance quitte à perdre une partie de nos relations à cause de ça. J'ai bien essayé de mettre d'autres moyens de communications comme le mail, mais l'accès à l'ordinateur est devenu le meilleur moyen de punition de madame. Notre fils se trouvant coupé de tout moyen de communication avec moi quand il avait une mauvaise note ou qu'il faisait une bêtise... Au final Artus répond à mes mails quand il est ici en WE chez nous...

Au final cela semble être enfin la fin de onze ans sans pouvoir appeler mon fils quand je le souhaite. Le mercredi après-midi avant d'entrer en sixième je savais qu'il était à la maison seul, selon ce qu'il me disait. Mais l'interdit était si fort pour lui qu'il n'a jamais osé prendre le téléphone. Moi je ne pouvais simplement rien faire.

Le temps joue pour nous : plus que quelques années avant qu'il n'ait son propre portable...
Et malgré les incessantes tentatives maternelles pour que nous ne construisions pas de liens, je sais que nous continuerons à construire un lien fort.

Tous les parents non pas cette chance et il est si facile pour le parent qui a la garde d'empêcher son enfant d'avoir des liens avec le parent éloigné. Il est tout aussi facile pour le parent qui a la garde de mettre en place des moyens pour que l'enfant ait une relation régulière et libre avec le parent éloigné. Si cela ne se fait pas c'est juste une question de volonté. et malheureusement la coupure se fait toujours au dépriment du parent éloigné et de l'enfant qui subit de fait une réelle maltraitance.
L'enfant n'a alors aucun autre moyen que de suivre les instructions du parent avec qui il est obligé de vivre.

Je crois que les juges devraient dans tous les cas choisir de confier la garde d'un enfant à celui des deux parents qui est le plus à même de permettre à l'enfant d'avoir un vrai lien avec ses deux parents...
Cela devrait être la première question à vérifier.

Un parent qui coupe un enfant de l'autre parent (sauf dans des cas de maltraitances avérées et condamnées) est forcement lui-même maltraitant pour l'enfant.