samedi 11 octobre 2008

Juge et accusations

Bonsoir M le Juge Huyette

Les accusations de violence ne sont jamais à prendre à la légère. Surtout si ces accusations concernent directement ou indirectement des enfants.
Si elles ne sont pas fondées, elles masquent d'autres violences sournoises et tout aussi destructrices.
Car dans les deux cas, l'enfant est la première victime. Et il n'y a personne pour venir mesurer les dégâts quand ils deviennent visibles.
Soit, l'accusateur a raison et ne pas l'entendre a de lourdes conséquences.
Soit, l'accusation est mensongère et l'enfant devient le moyen pour l'accusateur d'arriver à ses fins. Je sais de quoi je parle pour avoir été accusé de violence sur mes enfants par mes deux Ex. Un policier m'a même dit un jour à la sortie d'une audition, heureusement que vous n'avez pas de fille !!! J'ai par exemple été accusé de faire peur à mon dernier fils que je n'avais pas vu depuis 18 mois, sa mère ayant disparu sans laisser d'adresse (une forme certaine de violence), me rendant la saisie du JAF impossible (sans adresse impossible de saisir le Jaf me répondait on à Nanterre).
Quand j'ai pu revoir mon fils, il avait effectivement peur de moi. Peur comme un enfant de trois ans à peur d'un chien quand on lui dit qu'il est méchant. Cette peur enseignée n'a heureusement pas duré et ce petit garçon a compris très vite que la personne avec qui il passe la plupart de son temps, celle qui a autorité sur lui et qui est soutenue par le juge (c'est ce qu'elle lui dit), l'a trahi en lui mentant. Ce n’est pas facile à vivre comme situation pour un enfant. Cela ressort avec un stress plus ou moins important.
Florian mon cadet m'a demandé pendant cinq années pourquoi je battais sa mère. Depuis qu'il s'est rendu compte que ce qu'elle lui avait appris était faux, il lui en veut et a perdu toute confiance en elle. Les dégâts sont à la sortie irrémédiables. Les juges en ne prenant pas acte de l'importance de ses accusations, les ont finalement simplement soutenus. Dans mes deux histoires, les accusations ont été martelées aux enfants petits qui ont du mal à faire la part des choses. Comment le pourraient-ils d'ailleurs ? Fermer les yeux entraine un redoublement des accusations, la personne les ayant commises redoublant d'effort par la suite puisque le résultat des premières accusations n'a rien eu de négatif, bien au contraire.
Que faire? Lire les dossiers et être factuel. Élémentaire me direz vous? Malheureusement non!!!
Il faut dire que les juges ne sont pas aidés. Quand on voit les torchons que sortent la plupart des avocats devant les JAF. Métier facile que celui d'accusateur sans preuve et surtout sans le moindre risque. Alors, pourquoi se priver quand en plus cela aide le porte-monnaie ?
Quand on parle de la responsabilité des juges, il faudrait peut-être aussi parler de celle des avocats quand ils présentent des faux notoires. J'ai par exemple été accusé d'avoir été condamné à un an de prison avec sursis pour violence en juillet 2005. Ce devant la cour d'appel de Grenoble. Et ni l'avoué, ni l'avocat n'ont été inquiétés pour cette accusation gratuite. Mon ex n'a rien eu non plus...
Face de tels dossiers et comportements, le métier de Juge est difficile et doit demander trop de talent pour que la prise de risque ne soit bien trop importante pour tous et en particulier pour les enfants.

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